LA QUETE D'EWILAN (LES LIVRES)
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 La Légende

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Ellundril Chariakin
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Ellundril Chariakin


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MessageSujet: La Légende   La Légende EmptySam 30 Déc - 14:04



La Légende
d’Ellundril Chariakin



Un Livre de Nicolas Dolgin











Brume porteuse
Murmure de vérité
liberté







Enfance


Dernière édition par le Lun 26 Fév - 13:31, édité 15 fois
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Ellundril Chariakin
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MessageSujet: Re: La Légende   La Légende EmptySam 30 Déc - 14:11

1
Souplesse du loup
Joie de vivre
enfance



La surface du lac, barrière qu’aucun homme n’a même approchée, aucun sauf un du nom d’Avalon, se brisa sans son, laissant apparaître une fillette. Elle avait une douzaine d’années tout au plus, des yeux de jais envoûteurs, et son corps adoptait déjà le début des formes d’une femme; elle était belle. Son magnifique visage entouré de ses longs cheveux noirs ne trahissait aucune émotion. Elle s’éloigna du lac, nue, et s’assit sur une roche gelée, immobile, regardant son entourage des sens les plus fins. Le lac était d’un bleu magique, il était entouré de pierres blanches ; pas une brise, pas un remous, une harmonie unique, séduisante. Elle resta là trois jours, sans émettre le moindre mouvement. Puis elle s’évanouit, de fatigue, de froid, de faim, de soif.
Elle rêvait, elle était seule, libre de franchir toute barrière, libre! Mais soudain, son cœur refusa de la suivre dans sa joie, sa solitude. Une silhouette apparue, c’était un homme, beau, plus qu’elle ne crût possible. Il s’approcha sans qu’elle puisse bouger, toucha sa poitrine au niveau de son cœur. Elle voulût crier, se réfugier contre lui; pleurer, s’enfuir. Rien ne fut, il lui souffla un mot, un seul : « Amour », et disparu dans un cri agonisant. Elle sentit comme une flèche transpercer son cœur, elle cria, le chercha en vain : elle ne le reverrait plus. Son cœur s’arrêta et elle fut libre de nouveau, mais il lui manquait quelque chose, elle mourait sans vraiment mourir. Une douce chaleur l’envahit et elle s’envola entourée d’ailes rouge feu, se leva, et tendit son bras vers un nuage sinistre. Un nuage d’où émanait une puissance démoniaque et terrifiante. Un pendentif était serré entre ses doits. Au moment de l’impact, tout disparut, elle se retrouva dans une salle presque vide; sur un piédestal, un livre ouvert reposait. Il était énorme, ses pages tournaient lentement, feuilletés par une force invisible. Soudain, les pages se mirent à tourner à une vitesse folle et une d’entre elles se déchira, s’envola et s’enflamma. La page percuta le sol sans bruit et après une poignée de secondes, s’éteignit, laissant aux pieds d’Ellundril un petit bout de papier carbonisé. Le livre se ferma avec un bruit sourd laissant apparaître sa noire couverture. La petite s’approcha, elle fit un pas puis s’arrêta. D’où elle se tenait, la faible lumière environnante rebondissait sur la couverture du manuscrit, laissant apparaître des lettres flamboyantes :
Devoir de qualité
Fait incontournable
Destiné

Son cœur reprit: l’homme l’attendait là.
***

La fille ouvra les yeux, elle se trouvait allongée sur le lit d’une vaste chambre royalement décorée, à côté de son lit, elle trouva plusieurs assiettes surmontées de plats dignes d’un roi. Elle mangea avec régal et but la bouteille d’eau qui était déposée parmi les nombreuses assiettes. Lorsque la majeure partie de sa faim fut comblée, elle pris la peine de continuer son repas d’une façon moins barbaresque, laissant libre cour à sa pensé. D’abord elle médita sur son rêve mystérieux. Elle ne se souvenait pas de ce qui le précédait. Cette pensée la figea, ses mains qui s’apprêtèrent à attraper une pomme s’arrêtèrent nettes. Tout son passé lui était inconnu ! Elle ne savait pas ce qu’elle faisait là, où elle était. La question la frappa en plein cœur : « Qui suis-je ? » “Etre” n’avait pas de sens, vivre était dépourvu de crédibilité. Sa vie consistait d’un rêve, d’un repas et d’une salle spacieuse. Celle-ci était éclairée par une fenêtre, qui donnait sur quoi ? Qu’est-ce qui se trouvait hors de cet endroit ? Elle se concentra et essaya de se rappeler de quelque chose, n’importe quoi, elle ferma les yeux et se concentra. Pendant de longues minutes elle fripa les paupières en vain. Puis, tout d’un coup une image apparue, une explosion de couleurs vives. Elle se rappela : devant elle, un immense lac bleu, magnifique. Ses couleurs se fondaient dans la blancheur des pierres. Elle fut éblouie par le paysage qui avait apparu derrière ses paupières. Elle ressentit des sensations mixtes qui s’intensifiaient. Elle se sentit attirée par cet endroit, une envie insoutenable de revenir s’asseoir près de ce lac. Elle ouvra ses yeux et la chambre réapparue. Elle sembla soudainement minuscule. Elle se sentait emprisonnée, elle voulu sortir, la couverture qui la recouvrait lui collait aux jambes, elle respirait à petits coups. Son cœur battait la chamade. Elle voulu crier.
Elle entendit un bruit de pas se rapprochant, la présence d’une autre personne la calma. Un homme franchis le seuil de la porte, il était d’une quarantaine d’années au regard pétillant d’intelligence et aux iris noisette. Ses lèvres formaient un sourire qui inspirait une confiance absolue. De celles ci sortaient une voix d’une envahissante douceur:
-Tu t’es enfin réveillée petite ? Quel est ton nom ?
La question résonna dans les oreilles de la petite, les mots sortirent seuls, incontrôlés:
-Ellundril. Sa voix était tremblante mais ce n’est pas ce qui surprit l’homme. Son visage, jadis calme, trahissait une intense émotion de surprise. Pourtant, sa voix resta inébranlable, comme inaffectée par l’émotion qui s’éclipsa de son visage.
-Cela fait longtemps que j’attends ton arrivée, je ne peux t’en dire plus, je dois partir mais nous nous reverrons. N’oublie pas, lorsque tu seras perdu, du découvrira la voie. Suis la. La dernière phrase parut floue à Ellundril, frappée par une inexplicable fatigue, elle se rendormit.
Quand ses yeux furent clos, il prit la main d’Ellundril et tous deux disparurent. Un moment s’écoula puis il réapparu dans la chambre, seul.


Dernière édition par le Lun 26 Fév - 13:29, édité 8 fois
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Ellundril Chariakin
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MessageSujet: Re: La Légende   La Légende EmptyLun 29 Jan - 21:16

2





À son réveil, elle se trouva au beau milieu d’une forêt. Elle se leva d’un bond sur ses pieds. Ses cheveux noirs brillaient aux rayons du soleil qui s’infiltraient avec peine à travers l’épais feuillage. Elle remarqua qu’elle était vêtue d’une tenue souple constituée d’une chemise blanche légère et d’un pantalon en toile. Puis se fut la forêt qui attira son attention, elle la scruta d’un regard curieux, elle n’avait jamais vu un tel paysage. Le sol couvert d’une mousse confortable parsemée de fines gouttelettes, humidité réfléchissant les rayons du soleil que cette dernière avait caché lors de la derrière pluie. Les arbres divers aux feuilles d’un vert éblouissant étaient de taille impressionnante, seules leur plus fines branches se courbaient a la légère brise qui fit voleter les fins cheveux de la petite. Les rares formations rocheuses étaient couvertes de mousse et de champignons d’où émanait une odeur forte mais loin de désagréable.
Ellundril ferma les yeux et inspira jusqu'à ce que ces poumons soient pleins de cet air envoûtant; elle tressaillit : elle n’était pas seule. Une odeur fétide régnait dans l’air, étrangère comme le reste mais celle-ci inspirait un danger évidant. Le regard curieux qui avait envahi ses yeux avait disparu, la peur, le doute, l’ignorance avaient pris place. Son souffle s’accéléra, son cœur de même, puis, elle se lança, les fines branches couvrant son visage de lignes écarlates. Elle courut le plus vite qu’elle put mais sans obtenir de résultat, elle n’arrivera pas à s’enfuir, elle le savait.
Elle continua sa course folle vers un grand arbre et sauta, haut, gracieusement; elle s’agrippa à une branche basse et commença son escalade, aussi rapide que dans sa course précédente. Ses mouvements frénétiques étaient d’une précision incroyable. Elle s’arrêta à une vingtaine de mètres du sol le souffle court, elle tremblait.
Des créatures hideuses passèrent en dessous d’elle sans la remarquer, La beauté de la végétation qui les entouraient ne faisait que contraste avec leur peau pustuleuse, leur groins, leur odeur insoutenable. Une des créatures s’arrêta près de l’arbre et commença à renifler. Il sentait une présence étrangère. Lorsque le monstre leva la tête, son regard croisa celui d’Ellundril. Mais cela n’inquiétait pas la jeune fille, la flèche qui lui avait transpercé la nuque de l’aberration l’avait tué bien avant qu’elle ne puisse voir quoi que ce soit. Une magnifique flèche aux plumes rouges. Elle vit les yeux de la répugnante créature se retourner, laissant apparaître des globes blancs sans vie ni pupilles. Elle ne put empêcher d’émettre un petit cri. Heureusement, les autres ne lui avaient pas prêté attention, la vue de la flèche semblait les terrifier et ils s’enfuirent. Lorsque tous les monstres avaient disparus, Ellundril se blottit dans sa nouvelle tenue. Les questions l’inondaient.
La nuit fut longue, Ellundril eut beaucoup de mal à trouver le sommeil, elle refusait de s’endormir, terrifiée par la pensée d’un retour possible des créatures, mais la fatigue l’emporta sur la peur. Petit à petit, elle s’endormit, troublée par un rêve qui ne lui était pas inconnu.
Elle se réveilla au lever du jour, terrifiée par son impuissance face au vaste monde; tout lui était étranger, elle tremblait, ces muscles étaient tétanisés et malgré son envie de fondre en larmes, celles-ci restèrent sous ses paupières. Sa gorge était nouée, son ventre aussi, elle respirait à petits coups. Elle ignorait tout et pourtant elle savait: elle savait parler : elle avait parlé avec l’homme mystérieux, lui aussi était il un rêve? Où avait elle appris le langage ? d’où venait elle ? Ces questions agissaient sur elle comme une torture. Le temps la calma un peu.
-Ce n’est pas à la cime d’un arbre que je trouverais les réponses
Ne voyant aucun autre signe de vie, Ellundril descendit de l’arbre, à contre cœur. Sa descente fut souple, une chute aurait été aussi rapide, sauf qu’une chute est audible.
Elle resta à terre, observant ses alentours, prête à remonter au moindre bruit étranger à l’harmonie de la forêt. Quand elle fut sûre qu’il n’y avait aucun danger, elle commença à marcher vers le soleil déjà couchant. Sans apercevoir la petite paire d’yeux qui l’observait entre les feuillages.
Ses blessures au visage commençaient à lui faire mal mais elle décida de les ignorer, tout comme la vue de la mort. Voir pour la première fois, la vie quitter les yeux d’un être vivant, quel que soit la race n’était pas un événement facilement oubliable. Pourtant la flèche ne lui inspirait aucun sentiment de peur, au contraire, cette flèche était destinée à lui sauver la vie.
Elle marcha longtemps, la nuit ne fut pas un obstacle, au contraire, elle préférait marcher dans cette demi obscurité. Elle arriva à la lisière de la forêt et continua sa marche sur une plaine ballonnée de nombreuses collines rocheuses qui dépassaient des hautes herbes. Au dessus d’elle, les étoiles brillaient de mille feux telles une panoplie de regards bienveillants. Elle aimait perdre sa vue pour trouver ses autres sens, parcourir le flot des rayons de lune suivant leurs moindres courbes, ne faire qu’un avec ces traits de lumière nacrés; sentir avec l’air, entendre avec le vent, humer le parfum humide de la nuit fraîche. Elle passait avec vitesse, souplesse, douceur; sans effleurer le moindre brin d’herbe, faisant partie de cette harmonie envahissante.
Harmonie brisée par le simple bruit d’une brindille brisée, un bruit presque inaudible qui résonna comme en écho dans la tête d’Ellundril. Elle se retourna sur l’instant, ses cheveux fouettant l’air. Elle n’ignorait pas qu’elle était suivie, mais elle ne s’en souciait pas: la créature lui avait sauvé la vie et ne lui ferait donc pas de mal. Celle-ci s’approcha de la fillette avec un large sourire aux lèvres, elle était de la même taille qu’Ellundril, ses traits n’étaient pas totalement visibles dans la nuit mais la créature était d’une beauté évidente. Seule sa taille pouvait la différer d’un humain et il était donc facile de deviner qu’il s’agissait d’une femelle.
-Qu’est-ce que tu fait ici petite ? Commença l’inconnue, ce n’est pas le meilleur endroit pour les petites Alaviriennes.
-Qui êtes vous? Répondit Ellundril. Le sourire de la nouvelle arrivante s’agrandi.
-Je m’appelle Miliana. Suis moi, ce n’est pas le meilleur endroit pour parler non plus. Ellundril hésita puis lui emboîta le pas après s’être brièvement présentée. Elles n’échangèrent aucune parole durant la marche, toutes deux sur leur gardes. Ellundril avait confiance en sa nouvelle compagne. En la voyant de profil, elle remarqua une chose étrange: une paire de jolies oreilles pointues.
Le voyage continua sans aucune parole prononcée, elles étaient toutes deux sur leur garde. Après trois heures de marche, Miliana s’arrêta brusquement, Ellundril aussi l’avait entendu. Un Hurlement inhumain retentit puis le bruit d’une course effrénée qui fit trembler la terre sous leurs pieds. Miliana put en déduire deux choses: d’abord, par le vacarme fait par ce pas, la créature était énorme, mais aussi que celle-ci n’était pas faite pour la discrétion et donc pour la course, s’enfuir était inutile car leur nouvel ami les avait déjà repérés.
-Reste derrière moi ! ordonna elle à Ellundril d’un ton bref.
Elle suivie ses ordres sans dire un mot. Elle avait peur et se sentait à l’abri près de Miliana, même si elles ne se connaissaient que depuis quelques heures, c’était sa plus longue relation avec un être vivant.
Miliana pris son arc et y encocha une flèche. Elle attendit en visant, l’arc tendu vers la gigantesque silhouette qui fonçait sur eux. L’arc se tendit plus et un trait invisible siffla dans l’air. Cela n’arrêta pas la bête qui continua tout en rugissant, les flèches se suivirent à une vitesse folle, Ellundril ne voyait presque pas le bras de Miliana qui était devenu flou avec sa vitesse. La créature approcha de plus en plus vite, Miliana lâcha son arc, jeta son carquois à terre et tira son sabre, elle aurait besoin de s’alléger. Il reflétait la lumière de la lune.
L’ennemi était désormais assez proche pour qu’elles puissent voir ses moindres détails, c’était une monstruosité à l’allure reptilienne dressée sur huit pattes hideusement griffues. Sa gueule était un gouffre béant bordé d’une triple rangée de dents acérées. Son corps était couvert d’une fourrure pâle d’où jaillissait des petits éclairs bleutés.
-Recule! Cria Miliana. Mais Ellundril ne bougea pas, figée par la peur. Ses yeux écarquillés observaient avec terreur la gigantesque créature qui dévalait vers eux. Miliana s’élança, elle devait garder un maximum de distance entre le brûleur et sa fragile protégée. Elle évita un coup de griffes au dernier moment par un roulé boulé et arriva sur ses pieds en un éclair, juste sous le brûleur, elle planta son sabre dans le flanc du monstre jusqu’à la garde, le retira et d’un bond et atterrit derrière lui. L’aberration se retourna avec un hurlement de douleur, Miliana se baissa pour éviter un revers de griffes et traça une ligne écarlate sur la patte griffue. Elle sauta en arrière en évitant un deuxième coup, attendant la suite dans une pose de combat.
Les deux adversaires bondirent l’un vers l’autre, Miliana effectua une pirouette, évitant les monstrueuses dents de son ennemi et lui entailla l’épaule, traçant une profonde plaie sanglante à travers son cuir épais, mais elle ne put éviter sa crinière électrifiée. Elle sentit un éclair la traverser avec douleur, son cœur battit la chamade et elle chuta, arrivant à plat sur son dos. Tout c’était passé en quelques secondes
Le monstre rugis de douleur, les flèches qui l’avaient transpercées et ses coupures lui faisaient perdre beaucoup de sang.
Miliana devinait déjà quelle allait être l’issue du combat, tuer un brûleur seule était de la folie, mais il fallait que la petite survive. En puisant dans l’énergie qui lui restait, elle cria:
-Tu dois Fuir! Pars! Cet ordre était de trop, Elle refusait de perdre son amie.
Ellundril surmonta sa terreur. La vue de son amie inconsciente qui gisait non loin de ses pieds et qui servirait bientôt de repas au brûleur lui fit prendre conscience e la situation. Elle prit l’arc gisant au sol et y encocha une flèche, elle le tendit avec toute sa force, visant avec précision et écarta ses doigts. Elle avait vu Miliana le faire, elle pouvait le faire aussi. Le brûleur avait choisit de reprendre son souffle avant de consommer sa nouvelle proie, il savait qu’il n’était plus en danger car l’autre créature avait plus l’air d’un dessert qu’un ennemi, petite, frêle, il avait tors. Un trait mortel siffla dans l’air et lui traversa la tempe en perforant sa boîte crânienne; la mort fut instantanée, il bascula sur le côté et s’effondra dans un bruit sourd.
Ellundril courut au secours de son ami, Miliana avait repris conscience et s’était levé d’un bond sur ses pieds, ses jambes ne la supportèrent pas et elle retomba sur ses genoux. Lorsqu’elle remarqua que le brûleur ne bougerait plus, elle lança un regard étonné vers Ellundril.
-Merci, tu… tu m’as sauvé la vie.
-Un coup de chance. Dit elle calmement
-Nous devons parler. Mais pas ici, nous sommes bientôt arrivés à Illuin.
Ellundril l’aida à se lever et Miliana reprit rapidement ses forces. Elles continuèrent leur interminable marche pendant plusieurs heures, sans bruit. Au lever du soleil, Ellundril put voir à quoi ressemblait sa compagne, elle était plus différente qu’elle ne le croyait, elle n’avait vu que deux être humain dans sa vie, dont elle-même, et elle put quand même affirmer qu’il s’agissait de quelque chose d’autre. Miliana avait une peau plus foncée, une tête plus féline et une silhouette élancé. Elle remarqua aussi sa beauté, encore plus frappante sous la lumière du soleil matinal. Ellundril s’arrêta brusquement, ses yeux se détachèrent de Miliana et elle ne lui prêta plus attention, émerveillée par la beauté d’Illuin.


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MessageSujet: Re: La Légende   La Légende EmptyLun 29 Jan - 22:32

3





-Raconte moi donc ton histoire, demanda Miliana.
Ellundril lui raconta tout depuis son réveil dans la chambre jusqu’à l’arrivée des créatures humanoïdes qui l’avaient terrifiée. Ellundril ne se rappelait pas de ce qui s’était passé avant son rêve. Elle ne cita pas ce dernier qu’elle trouvait superflu et conta son histoire sans le mentionner.
Ellundril avait été accueillie chaleureusement par d’autres êtres qui semblaient être de la même race que son amie. Elle n’avait jamais vu de cité, si cité est le terme exact pour Illuin, et était éblouie par sa splendeur. Illuin avait été sculpté sur une immense paroi rocheuse, Toute la paroi était lisse et sans inclinaison à l’exception des nombreuses sculptures abstraites qui serpentaient tout le long du mur formant des fresques splendides. Certaines de ces sculptures étaient plus épaisses et comportait une surface crénelée qui servait d’escalier pour atteindre les hauts niveaux de la cité. Les habitations étaient incrustées dans la roche, elles étaient pourtant loin d’être de simples cavernes, chaque «maison» était munie d’une porte en bois ornée de précieux métaux et était intérieurement décoré selon les diverses envies de leurs occupants.
Après que Miliana ait conversé avec l’un des gardes d’Illuin en une langue étrangère, elles avaient gravi l’immense façade grâce à un des escaliers et avaient atteint une porte située vers le centre de la falaise. De l’extérieur, on ne voyait qu’une gigantesque porte de bois à coté de laquelle se terminait en formes diverses, les sculptures de la façade. Mais à l’intérieur, l’importance du bâtiment était incontestable, la porte s’ouvrait sur un grand hall d’entrée de pierre lisse. Il était illuminé par plusieurs orbes luminescentes suspendues au plafond. Elles traversèrent le hall et firent quelques virages pour finalement arriver dans une salle au plafond assez bas et dont le sol était couvert de sortes de coussins de plumes. Elles s’assirent confortablement et mangèrent quelques plats délicieux confectionnés par Miliana. Une fois le repas terminé, elles s’étaient assises toutes deux en tailleur pour parler.
Miliana l’écouta attentivement sans l’interrompre. Quand l’histoire fut terminée, elle dit d’une voix claire :
-Je ne comprend pas, c’est impossible, tu est sûre que…
-Je vous ai dit tout sur moi et je ne comprends pas plus que vous, c’est maintenant votre tour de me dire qui vous êtes. Miliana sourit et, après un bref instant, elle reprit parole.
-Tu es ici à Illuin, dans la « capitale » de notre pays. Comme tu as pu le constater, je ne suis pas humaine, je suis une faëlle et tu est au cœur du pays faël. Je suis tombée sur toi par hasard, je suis en charge de garder une relation entre les humains et notre peuple. Durant ma traversé de la forêt de Baraïl, j’ai sentit une horde de raïs, se qui ne requiert pas un odorat très développé, et j’ai suivi leur traces. J’ai fini par les trouver un long moment je les ai suivi pour voir qu’est-ce qu’ils faisaient dans la forêt. Ma traque a pris fin lorsque je t’ai vue et c’est là que j’ai tirée. Les raïs sont stupides mais ils savent qu’un flèche faël est mauvais présage, surtout dans la forêt. Une fois ta vie sauve, je t’ai suivie, curieuse de connaître les intentions d’une humaine en plein milieu de Baraïl ; ne voyant personne d’autre te rejoindre et te sentant perdue, je suis intervenue. Miliana s’arrêta de parler et Ellundril en profita pour poser une des centaines de questions qui grouillaient dans sa tête :
-Vous avez abandonné votre mission pour moi ? Demanda elle. Miliana rit.
-Ne soit pas sotte, si j’étais en mission, je n’aurais pas suivie les raïs
- Mais vous avez dit que…
-Ne t’embrouille pas les idées, je rentrais de mission tout simplement, je retournais à Illuin. Tu à d’ailleurs de la chance d’être tombée sur moi, je suis habituée au humains et à leurs habitudes. Même si tu es… différente des autres de ton espèce, tu es tout de même plus humaine que faël. La plupart d’entre nous ne parlent pas ta langue, et parmi ceux qui la maîtrisent, très peux la parle couramment.
-Et que va t’il m’arriver maintenant ?
-C’est ton choix, mais les options sont peu nombreuses. Tout autre endroit que le pays faël sera pour toi, comme pour nous tous, une zone de danger.
-En danger?
- La situation est grave Ellundril, tu as choisis un mauvais moment pour apparaître. Les humains sont contrôlés par une race qui est ennemie à nos deux peuples : les ts’lich. Tous les humains qui ont échappés à l’invasion sont recherchés et tués. Tu n’as pas vraiment le choix, rentrer cher les tiens serait du suicide. Les faëls t’accepterons chaleureusement, tu n’est pas la première survivante de l’invasion ts’lich à venir ici. Ellundril était sous un état de choc. Elle devait absolument retrouver l’homme mystérieux, lui seul pourrait l’éclaircir sur son passé. Une barrière s’imposait entre elle et son passé, elle ne pouvait le supporter.
Miliana parut s’apercevoir du trouble qui envahissait son amie :
-Tu est fatiguée, viens, je vais te mener à ta chambre. N’oublie pas, tu es en sécurité ici. Elle prit la fille doucement par la main et l’emmena à travers quelques couloirs pour enfin arriver dans une chambre assez simple. Au centre était un lit qui semblait être confectionné à partir de grandes plumes. Ellundril s’allongea confortablement, les derniers événements grouillaient dans sa tête et elle ne parvenait pas à se débarrasser des idées turbulentes et violentes qui envahissaient ses pensées.
Miliana s’éloigna mais avant de franchi le seuil de la porte, elle se retourna et son regard tomba sur celui d’Ellundril.
-Ellundril…
-Oui ?
-Je suis ton amie, tu peux me tutoyer si tu veux.
Puis elle s’éloigna, laissant a Ellundril l’écho clarifiant de sa douce voix. Tous ses troubles disparurent et Ellundril s’endormit, un sourire au lèvres.

Quand elle se réveilla, il était près de quatre heures de l’après-midi. Miliana lui avait expliqué que les faëls tenaient rarement comte de la nuit ou du jour lorsqu’il s’agissait de dormir, ils dormaient seulement lorsque la fatigue les prenaient. Par habitude, les faëls dorment la nuit pour contourner le problème de l’obscurité; mais un faël fatigué n’hésiteras pas à dormir à tout moment. Elle l’attendait dans la salle ou elle avaient conversés plusieurs heures auparavant, buvant se qui ressemblait à du thé. Ellundril s’assit et attrapa la tasse que Miliana lui tendait.
-Tu as bien dormi ? demanda Miliana.
-Oui, j’étais si fatiguée que je me serais assoupie dans un bosquet de ronces s’il le fallait. Elle entama breuvage, elle tressaillit quand la boisson passa dans sa gorge. Des frissons traversèrent tout son corps, partant de son cœur vers le bout de ses doigts, remplissant tout ses membres d’énergie. Miliana ne tiqua pas à sa réaction et reprit.
-Je t’avais promis de t’éclaircir sur la situation des humains. Finit ton errüm d’abord.
-Mon quoi ? Miliana rigola.
-C’est ce que tu as entre les mains, c’est se que vous appelleriez du thé, celui-ci est fait avec des plantes qui poussent seulement dans le pays faël. Il a de nombreuses vertus. Lorsque Ellundril fut finit avec son errüm, Miliana continua :
- D’abord, as-tu des questions sur le Pays Faël et Gwendalavir ?
- Gwendalavir ?
Miliana eut un petit sourire amusé.
-Gwendalavir était auparavant le pays des humains, il était dirigé par douze hommes : le consul. Ils étaient souvent en guerre contres les raïs mais ils ne leur posèrent pas beaucoup de problèmes. Gwendalavir était composé de plusieurs guildes : les marchands, qui s’occupaient du commerce ; les rêveurs, des personnes dont l’art permettait de guérir n’importe quelle blessure ; et beaucoup d’autres moins importantes. Il y avait aussi les dessinateurs, c’était des humains tellement puissants qu’ils pouvaient faire apparaître se qu’ils imaginaient. Ils existent encore mais les ts’lich on bloqué leur capacité grâce à une sorte de verrou posé dans la dimension appelée imagination, celle qui fait que l’art du dessin est possible. Je ne sais pas grand-chose sur l’art du dessin, les faëls ne savent pas dessiner. Aujourd’hui, Gwendalavir n’est plus que les ruines de l’ancien royaume : un amas de chaos et de destruction apporté par les ts’lich. Mais quelques humains on réussi à échapper au règne de l’ennemi, la plupart des dessinateurs comme leur chef : Merwin. Merwin Ril’ Avalon est le plus puissant dessinateur au monde, il parvient même à dessiner malgré le verrou. Malheureusement, ils ne peuvent qu’espérer car ils ne représentent pas plus qu’une gène aux ts’lich. Ellundril, était au bord des larmes, elle essaya de se calmer en cherchant des bonnes nouvelles.
-Les humain ne doivent pas en souffrir tant que ça n’est-ce pas ? Aucune créature ne ferait du mal pour rien, bégaya t’elle, n’est-ce pas ?
Miliana prit les paroles de la jeune fille ignorante comme si elle lui avait demandé de la tuer. Elle devait répondre, introduire à une fille qui connaît le monde depuis à peine quelques jours les malheurs du monde. Elle accompli son incontournable responsabilité avec le cœur noyé par les larmes qui furent retenues.
-Ellundril, les ts’lich ne sont pas des créatures normales, elle vivent de pouvoir et expriment leur besoin. Ils n’ont pas seulement pris la terre, ils on prit les hommes. Les humains sont soumis à l’esclavage. Tous meurent tragiquement, de faim, de fatigue, battus à morts. Si ils ont de la chance.
-…
-Ellundril ; Les ts’lich utilisent les humain comme esclaves, jouets et une fois morts ou mourants, ils les dévorent.
Ellundril fondit en larmes. Elle pouvais imaginer la scène : une immense créature dont la gueule masquée sang lacérait l’abdomen d’un homme. Sur sa figure était figée à jamais une expression d’agonie. Miliana venait de détruire l’espoir d’Ellundril. Elle savait désormais qu’elle ne trouverait jamais les siens. Elle prit la main de la jeune fille, essuyant ses larmes. Elles restèrent ainsi longtemps, puis, peu à peu, Ellundril se reprit et, hoquetant, elle questionna Miliana :
-Ils ne viendront pas ici. Ils ne me trouveront pas. Je peux rester avec toi. N’est-ce pas ? N’est-ce pas ? Une larme coula sur sa joue
-Ne t’inquiète pas, tu resteras ici, tu apprendra à vivre comme un faël. Mais tu n’oublieras pas les humains, et un jour, quand tout sera fini, tu retourneras cher toi.
Miliana caressa la joue d’Ellundril, effaçant sa dernière larme. Elle la regarda d’un sourire amer et lui parla d’une voix douce qui revigora la jeune fille.
-Commençons !

***

Durant les semaines qui suivaient, Ellundril fit connaissance avec les faëls. Elle eut du mal à s’habituer aux faëls et à leur langue durant les premiers jours mais elle finit par se fondre dans la société. Elle dut cependant se fier à l’aide de Miliana sans laquelle elle serait totalement perdue. Celle-ci lui avait appris les bases de la langue faëlle, Ellundril apprenait très vite mais les multiples différences entre sa langue et celle des faëls, dont l’absence de conjugaison, rendait le bilinguisme difficile. Les faëls ne prêtaient pas plus d’attention à la nouvelle venue qu’aux autres faëls ; ils la considéraient comme l’une des leurs. Tous les soirs, après le dîner, Miliana appris à Ellundril l’usage de la langue faëlle. Elles passèrent des heures ensemble, Ellundril était passionnée par son apprentissage, elle dévorait l’information avec avidité. Elles étaient devenues très proches et Miliana était devenue comme une mère pour Ellundril. Peu à peu, la petite appris la langue faëlle et après un mois, elle était capable d’entamer une conversation quotidienne. Satisfaite, Miliana décida qu’elle en savait assez pour qu’elle puisse commencer à vraiment devenir une des leur. Un soir, lors de leur session quotidienne, Miliana aborda le sujet :
-Ellundril, tu connais maintenant notre langue assez bien pour nous entendre, il est temps pour toi de nous voir, de nous sentir : de nous comprendre. Jusqu’ici, tu nous voyais de l’extérieur, maintenant, tu vas nous regarder comme tu te regardes. Dès demain nous commencerons ton vrai apprentissage. Elle avait parlée en faël, pour prouver ce qu’elle disait. Ellundril paraissait inquiète de changer du quotidien mais une joie évidente apparu sur son visage. Elle lui répondit en faël
-Mais Miliana, je fais tout avec vous, Je suis exactement comme toi. A part pour mon physique d’humaine, je ne vois aucune différence entre un faël et moi-même.
-Ce que tu viens de dire prouve que tu ne nous connais pas assez, et donc que tu a tors. Tu vis près de nous. Désormais tu vivras avec nous.




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Ellundril Chariakin
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Ellundril Chariakin


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MessageSujet: Re: La Légende   La Légende EmptyLun 4 Juin - 17:20

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Durant trois longues années, Ellundril appris à être faëlle. Après la première année, elle savait aussi bien parler faël que Miliana. Elle continua cependant à lui parler humain dans l’espoir où Merwin réussirait a arrêter le joug ts’lich. Aucun rescapé humain n’était apparu depuis son arrivée. Cela inquiétait Ellundril, il lui arrivait de ne pas prononcer un mot pendant plusieurs heures, méditant sur son passé. Cela effrayait Miliana qui se faisait du souci pour elle. Elle doutait que Merwin réussirait mais elle n’en dit pas un mot à Ellundril et la laissa espérer. Durant sa première année, Ellundril ne parla pas pendant deux semaines suite à une promenade dans la forêt de Baraïl, cela fut intolérable pour Miliana.
Ellundril et Miliana étaient sorties d’Illuin pour aller chasser dans la foret de Baraïl.
Ellundril adorait chasser en foret, même si le voyage jusqu’à Baraïl était long, elle ne se privait jamais d’une bonne partie de chasse de siffleur. Elle aimait aussi l’atmosphère sereine de la forêt, cette sensation d’être recouvert d’une couverture feuillue protectrice. Lorsqu’elles eurent passées l’orée de la foret, toutes deux se baissèrent et avancèrent sans bruit l’arc à la main, une flèche encochée. Elles avancèrent ainsi durant plusieurs minutes lorsqu’un bruit de feuilles frottées perça le silence de la forêt. Un défi amical s’imposa entre les deux amies, c’était chacun pour soi, il fallait toucher la bête en premier. Ellundril pivota sur elle-même, cherchant le siffleur. Elle se demandait si elle avait une chance de battre Miliana, cette archère née. Elle n’en avait aucune. Ellundril n’eu que le temps d’apercevoir la crête osseuse du cervidé, la flèche de la faëlle siffla dans l’air et transperça la nuque du siffleur en un bruit mat. Il mourra sur le coup et s’effondra. Miliana se redressa et regarda Ellundril, un sourire moqueur aux lèvres. Ellundril eu un petit rire et accompli la tache du perdant, elle alla chercher la proie.
Elle traversa le buisson derrière lequel s’était cachée la pauvre créature et se baissa pour la ramasser. Elle tendit les mains et se figea – à un mètre du corps de la bête gisait un cadavre qui dégageait une odeur insupportable, le reste d’un humain déchiqueté : Son visage déchiré par l’agonie fixait son abdomen vidé ; ses poings serrés tentaient de diminuer les souffrances désormais éternelles ; son dernier cri restait noyé dans le sang qui avait envahi sa bouche. L’image de l’être dévoré vivant se figea dans l’esprit d’Ellundril, qui ne bougea pas. Elle resta immobile, les yeux grands ouverts fixant le carnage impitoyable. L’homme, bien que mort depuis plusieurs jours, semblait encore crier, souffrir, mourir.
Miliana, qui ne la voyait pas revenir, encocha une flèche et traversa le buisson. Elle vit Ellundril qui ne bougea pas, respirant à petits coups incontrôlés. Ellundril se reprit et recula sans se retourner, laissant Miliana voir l’immonde réalité. Celle-ci détourna immédiatement le regard et attendit que les battements de son cœur se calment. Lorsqu’elle fut de nouveau maître d’elle-même, tout en évitant de regarder l’homme, et ainsi croiser un regard éteint pour toujours, elle avança doucement vers Ellundril. Miliana lui couvrait les yeux avec ses mains, la forçant à fermer les paupières, puis la porta loin du carnage.
Elle la déposa sur la mousse. Ellundril ne bougeait pas, pétrifiée par la vue du sang, de la mort, de la souffrance…du mal. Miliana tenta de la réconforter en lui chantant une mélopée de murmures doux. Elle se sentait coupable de l’avoir amener là, des larmes ruisselaient sur ses joues.
Les courtes inspirations d’Ellundril se calmèrent petit à petit, Elle fixa Miliana et hoqueta, mêlant ses larmes à celle de son amie. Elles pleurèrent ainsi, unies, pendant une durée incertaine.
Puis Miliana se leva, essuyant ses larmes. Elle tendit la main vers Ellundril pour l’aider à se lever. Ellundril lui présenta la sienne et Miliana l’attrapa fermement, l’entraînant vers elle. Elle questionna Ellundril du regard, attendant qu’elle dise quelque chose. Rien ne fut. Pendant plusieurs minutes, elles se fixèrent, puis Ellundril se retourna et partit vers l’ouest. Miliana la suivie en gardant ses distances, Ellundril avait besoin d’être seule, elle la laisserait tranquille jusqu’à Illuin.
C’est en arrivant qu’elle commença à s’inquiéter, Ellundril n’avait pas prononcé un mot durant tout le voyage, pas un seul et en arrivant à Illuin, elle ne changea pas. Pendant plus d’une semaine aucun mot n’était sorti de ses lèvres, Miliana s’assit à côté d’Ellundril, lui parlant sans obtenir de réponse. Elle s’en fichait, elle savait qu’Ellundril l’entendait et c’était tout ce qui comptait. Ellundril restait enfermée dans sa chambre, de temps en temps elle se levait et commença à marcher lentement en cercle. Après deux semaines de mutisme. Miliana entra dans la chambre, elle trouva Ellundril assise sur son lit. Son amie la fixait d’un regard que Miliana semblait perdu à jamais ; elle était de retour. Son premier mot la marqua :
-Miliana.
-Ellundril ?
-Tu as récupérée le siffleur ? Parce que moi je n’en veux pas.

***
Depuis ce jour là, Miliana devint comme une mère pour elle, elle partait plus rarement sur ses missions vers ces mystérieux humains et restait avec elle la plupart de la journée. Ellundril appris à mieux se fondre dans la communauté faëlle. Il y avait très peux d’enfants car l'union de deux faëls était rarissime : lorsqu’un faël trouve une compagne, ils sont unis jusqu’à la mort, littéralement, car si l’un des deux meurt, l’autre subit le même sort dans les prochains jours. Les couples étaient extrêmement respectés, Ellundril les enviait, elle désirait avoir un compagnon, mais pas un faël. Les faëls lui paraissaient trop directs, trop prudents, elle voulait de l’aventure comme dans les histoires que Miliana lui racontait. Celles de ses voyages. Très peux de faëls voyageaient ces temps-ci, par peur de faire des mauvaises rencontres, seule Miliana voyageait aussi loin. À chacun des retours si attendus de Miliana, Ellundril avait droit à un récit de périples palpitants. Malgré les longs supplices d’Ellundril, Miliana ne lui disait ce qui se passait lorsqu’elle arrivait chez ces humains mystérieux, cette information était confidentielle. Cependant elle adorait raconter les multiples aventures qui accompagnaient son voyage. Il arrivait à Miliana de répéter des vingtaines de fois ses meilleures histoires. Ses départs irréguliers intriguaient Ellundril. Miliana ne recevant pas de messages venant de l’extérieur, il lui était normalement impossible de savoir quand partir. Pourtant, certains matins, quand Ellundril sortait de sa chambre et descendait pour aller manger son petit déjeuner, Miliana était absente et il y avait une note laissée sur la table qui disait invariablement :
Ma chère Ellundril,

Je serais absente pendant trois semaines et peut-être plus. Le devoir m’appelle et je dois lui répondre, je n’aime pas te laisser seule mais je n’ais pas toujours le choix. Si tu as un problème, demande à Tilam de t’aider. Je l’ai prévenu de mon absence hier soir et il sera à ta disposition à tout moment, il viendra te faire à manger en milieu et fin de journée.

Je T’aime,
Miliana Vite.

Et à chaque fois que cela arrivait, Ellundril émettait un long soupir et mangea tranquillement son petit déjeuner. Puis elle sortit et s’entraîna aux art faëls avec Tilam. Mis à part un jour.
Ce jour là, Ellundril pensa à son rêve, le seul qu’elle ait eu de toute sa vie. Elle se rappela de l’homme mystérieux qu’elle avait rencontré avant d’apparaître dans la foret de Baraïl, celui qu’elle voulait absolument retrouver. Puis elle se rendit compte d’une chose : cet homme devait être un des survivants que Miliana rencontrait durant ses missions. Elle eut une idée, une idée démente qu’elle rejeta aussitôt. Puis elle la remit en question, Miliana lui avait toujours interdit de rentrer dans sa chambre mais si elle contenait de l’information sur cet homme ? Elle devait le retrouver, ôter ce rêve qui la hantait de sa tête et découvrir ce qui c’était passé dans sa vie avant qu’elle soit au bord de ce lac.
Elle monta doucement les escaliers qui menaient à sa chambre, grâce à son entraînement avec Miliana, Ellundril pouvait se déplacer sans émettre le moindre bruit. Elle gravit les quelques marches et arriva dans le couloir qui menait à leur deux chambres. Elle s’approcha lentement de la chambre de Miliana et écouta à la porte. Elle savait que personne n’était là et qu’être si méfiante était ridicule, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser ce qui lui arriverait si elle était découverte en train de fouiller dans les affaires de Miliana. Elle n’entendit pas un son et décida alors, après avoir soufflée un bon coup, d’ouvrir la porte.
Celle-ci grinça en s’ouvrant délicatement sur une chambre de taille moyenne à peu près identique à celle d’Ellundril. Elle fit un pas à l’intérieur et regarda autour d’elle, il n’y avait évidemment personne dans la salle, elle posa son deuxième pied à l’intérieur et ferma la porte derrière elle. Ellundril avança vers le lit de Miliana et commença à passer ses mains à travers les plumes en essayant de ne rien mettre en désordre. Elle n’y trouva rien et passa directement au coffre posé dans le coin de la chambre. Elle possédait le même, c’est là qu’elle était supposée mettre ses affaires. Ellundril l’observa longuement, se demandant si elle avait une autre option. Elle n’en avait pas. Elle tenta de faire basculer le couvercle en arrière mais en vain, le coffre était verrouillé, un cadenas bloquait l’ouverture.
Une lueur d’espoir apparue dans les yeux d’Ellundril, Miliana n’aurait pas enfermé ses affaires, il devait y avoir quelque chose qu’Ellundril ne devait pas trouver là dedans. Elle regarda autour d’elle, elle avait trouvé ou se cachait peut-être ce qu’elle cherchait mais elle ne pouvait pas l’atteindre pour autant. Elle reposa son regard sur le coffre, il pouvait y avoir de l’information sur cet homme là dedans et elle ne pouvait l’atteindre. Elle était pourtant si proche de son but, seul un petit objet pas plus grand qu’un gros caillou la séparait de son passé. Elle haïssait ce cadenas et le maudit de toutes les insultes faëlles. Elle chercha de ses yeux quelque chose qui lui serait utile et ses iris tombèrent sur un grand chandelier en acier. Elle le priva de ses bougies et glissa une de ses branches d’acier dans l’arc de cercle du cadenas. Elle prit le chandelier à deux mains, inspira un grand coup et poussa de toutes ses forces, les angles lui entamèrent la peau et ses deux mains commencèrent à saigner sous l’effort mais elle continua sans faiblir. Le cadenas céda.

Ellundril resta immobile, fixant confusément le parchemin entre ses mains.
-Parfait, dit-elle en se méprisant soi-même, j’ai fais sauter le cadenas de Miliana qui va être furieuse pour une simple carte.
La carte représentais une grande île dont chaque localité était légendé, Ellundril devinait qu’il s’agissait de Gwendalavir.
-Si je savais lire l’Alavarien, sa aurait peut-être pu valoir le coup, mais là… Voyons voir, nous sommes près de la forêt de Baraïl donc… c’est inutile, il doit y avoir vingt forêts sur cette carte.
Elle s’arrêta brusquement, sur la côte, au Sud était représenté une chaîne de montagnes près de laquelle apparaissait un grand lac. Ellundril ferma les yeux, elle essaya de se rappeler :
Les montagnes blanches, l’eau bleue, elle ne voyait qu’une image floue dans sa tête mais elle était persuadée de l’avoir trouvé, là ou ses souvenirs ne vont pas plus loin. Elle scruta la carte en essayant de voir si il n’y avait aucun autre endroit qui serait similaire à celui de ses souvenirs mais elle ne trouva même pas un deuxième lac. Elle était sur une piste.
Elle recopia du mieux qu’elle pu la carte, rangea l’originale dans le coffre et pris le cadenas entre ses doigts. Elle l’observa longuement, se demandant comment elle allait faire pour masqué son intrusion ; rien ne lui vint, à part dire la vérité mais elle abandonna cette idée. Le châtiment infligé aux voleurs était dur dans le pays faël, cette pensée la fit réfléchir plus vite. Lorsque le ciel commença à plonger derrière l’horizon, elle commença à prendre peur ; elle était restée trop longtemps à rien faire et aurait dû penser à ce détail bien avant. Elle continua tout de même à réfléchir, ne voyant rien d’autre à faire ; en faisant les cent pas, son pied souleva le tapis et elle vu quelque chose briller, son visage s’illumina.

-Ellundril ! Tu est sûre que tu n’as pas aperçue ma clef ?
-Mais non ! Ca fait trois fois que je te le répète. Va tu t’asseoir ? tu me donne mal au cœur à force de tourner autour de a table comme ça. Miliana poussa un long soupir et s’assit devant son dîner. Après avoir remué sa nourriture du bout de sa cuillère, elle reprit.
-C’est incroyable tout de même, je pars pendant trois jours, je reviens et elle a disparue ; je suis pourtant sûre d’où l’avais laissée.
-Arrête de parler et mange, répliqua Ellundril, elle ouvrait cette clef de toute façon ?
-Le coffre dans ma chamb.. Dis donc, tu ne serais pas responsable, par hasard, de cette curieuse perte ? Dit elle en fronçant les sourcils. Le cœur d’Ellundril manqua un battement, mais elle ne le fit pas paraître.
-Bien sûr que non, qu’est-ce que j’irais faire dans ce coffre ? Miliana n’était pas tout à fait satisfaite mais elle parue la croire. Ecoute, si tu tiens vraiment à récupérer immédiatement le contenu de ce coffre, j’irais faire sauter la serrure pour toi.
-Tu es cinglée ? ce cadenas est plus dur que ton bras, et puis, si il est là c’est qu’il y à une raison.
-Tu oublie que je suis pus grande que toi maintenant, je suis sûre que je peut le faire sauter. Après tu n’auras qu’a acheter un nouveau cadenas, et cette fois ci, tu rangeras mieux la clef.

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